Brèves de conseil municipal

[Délib. N°6] Sur les contreparties financière à GPSO concernant la rue Marcheron

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Conseil municipal du juin 2023 :

LE CONTEXTE : 

L’objet de la délibération était juste de prolonger l’engagement du département à verser à GPSO une somme en contrepartie de la cession de la route départementale à la Ville… mais nous avons pris prétexte de cette délibération pour évoquer les travaux de la rue Marcheron sinon le CM n’en n’a jamais connaissance.

Le débat

Monsieur TOULOUSE
Conseiller municipal Vanves Demain

Près de 5 ans ont passé effectivement sans que la Ville soit à même de proposer une solution pour le réaménagement de cette artère vitale de Vanves que constituent les rues Marcheron et Larmeroux. Cinq années au cours desquelles il aurait été possible de mettre en œuvre des études sérieuses pour procéder à cette opération.

Spécialiste de ces questions de circulation et d’aménagement j’ai eu l’heur d’être auditionné une fois ce sujet il y a 18 mois environ par l’évanescente Commission Consultative d’Étude et de prospective. À cette occasion j’ai encouragé les représentants de la majorité à faire preuve d’audace et d’imagination car les prémisses de l’analyse étaient déjà malheureusement bien peu ambitieuses.

Bien que j’aie proposé à cette occasion d’apporter gracieusement mon expertise aux services sur ce projet je n’ai eu depuis, aucun retour sur son déroulé. Après une consultation bien discrète – des Vanvéens (Au fait ; quels Vanvéens ?) on découvre aujourd’hui, en réunion de quartier, une solution présentée comme la seule possible dont la seule audace est de supprimer une quinzaine de places de stationnement.

Pour le reste, la volonté farouche de ne surtout pas gêner la circulation automobile a manifestement pris le pas sur toutes les autres considérations. Aucune étude sérieuse de modification du plan de circulation n’a été fournie à l’appui du rejet des solutions de mises en sens unique des rues de la République et de la rue Marcheron. Quand bien même on pourrait s’interroger sur le bienfondé de ce type d’études qui, au passage, méconnait les phénomènes d’évaporation du trafic, il existe une solution pragmatique : celle de l’expérimentation.

La nécessaire reprise préalable des réseaux constitue pourtant une occasion en or permettant de tester, en temps masqué les effets de ce type de modification du plan. Là encore rien de tel : votre discours se contente de dire qu’on a étudié “une solution avec mise en sens unique” (plébiscitée par la moitié des « personnes interrogées » ) et, après avoir éludé l’utilisation de la rue de la République, affirme que cela n’est pas possible du fait de report de trafic dans des rues pavillonnaires non adaptées. Je cite Kevin Cortès, à l’appui de sa démonstration en réunion publique : « Une déviation des bus sur la rue Aristide Briand c’était techniquement impossible, les bus ne pouvaient pas y circuler et puis, de toutes façons ça n’allait pas forcément avec notre politique générale de préserver les rues pavillonnaires ».

Sans doute les habitants de la rue Marcheron sont-ils moins importants à vos yeux que leurs heureux voisins du secteur Briand auxquels il ne faut surtout pas je cite : « complexifier l’accès car la rue Marcheron en sens unique leur ferait faire un détour assez considérable !”. On comprend mieux pourquoi la Ville de Vanves n’est pas intervenue officiellement dans le débat du T10 chez nos voisins : en plein accord avec Jean Didier Berger, le maire de Clamart, et votre complice au Conseil régional, vous avez décidé de ne surtout pas limiter la capacité de l’axe nord sud qui rejoint Vélizy à Paris en passant par chez nous.

Dans ces conditions, votre projet, purement cosmétique, va conduire aux mêmes échecs que celui que connaît la rue jean Bleuzen gaspillant ainsi un argent public pourtant rare. Pour 30 ans, nous continuerons à subir cet envahissement automobile, une des principales causes des problèmes environnementaux brûlants.  Dans le détail : les « plateaux traversants » qui sont proposés, outre l’inconfort qu’ils génèrent pour les passagers du bus 59, sont conçus manifestement sans bien comprendre quel devrait en être le fonctionnement normal de zones de traversées piétonne. En les munissant de passages piétons qui en dévoient le sens. Je m’explique: un passage piéton peint sur la chaussée impose, sans contraintes pour les automobilistes, aux piétons de l’emprunter : à quoi sert alors le reste du plateau traversant ?

Les bacs à fleurs censés participer à la « végétalisation de l’axe » ne pourront être plantés que de végétation basse « au risque de gêner les bus » comme l’explique doctement votre adjoint à la sécurité qui mène ce projet. Ceci montre bien la limite de votre argument de greenwashing sur le verdissement de l’axe même si nous nous félicitons de la plantation de quelques arbres sous réserve toutefois des études des réseaux. Par ailleurs la principale nécessité de ces végétations basses est liée à la covisibilité avec les piétons dont les passages Les chicanes censées faire ralentir les automobilistes ne peuvent jouer ce rôle dans la mesure où les gabarits des bus l’interdisent.

Je voudrais aussi regretter qu’aucune réflexion ne soit faite dans le cadre de ce projet sur la rue Larmeroux et notamment sur l’imbécile carrefour à feux entre Marcheron, Larmeroux, République, Clémenceau Falret et Chatillon qui génère un danger permanent dans le secteur.

Enfin j’imagine que vous ne comprendriez pas que je n’évoque pas plus particulièrement la circulation des cyclistes qui, comme c’est curieux, ont, comme l’ont montré vos comptages, les mêmes horaires de pointe que les automobilistes. Sur ce dernier point il n’est pas raisonnable de se baser sur les comptages actuels des cyclistes pour lesquels l’usage de ce tronçon de voie est dirimant compte tenu de la pression automobile. Les cyclistes ne demandent qu’à utiliser des voies correctement aménagées mais rechignent à prendre leur vélo pour subir le stress de ce genre de passages. L’hypocrisie consistant à affirmer que le détour— en plan comme en altimétrie — imposé aux cyclistes par la rue Aristide Briand permet de leur offrir de bonnes conditions de circulation est non seulement un symbole du refus de prendre en compte sérieusement ce mode de transport mais elle est en outre contraires aux principes de l’article L228-2 du code de l’environnement comme l’a rappelé récemment le Conseil d’Etat qui explique que l’aménagement pour les cyclistes à l’occasion d’une réhabilitation de voirie doit se faire sur cette voirie. Si vous maintenez ce projet en l’état, nous  ne manquerons pas d’utiliser les voies contentieuses pour vous y contraindre et vous ne pourrez pas cette fois bénéficier de l’interprétation douteuse qu’a faite en 2020 le tribunal administratif de Cergy sur la notion de réhabilitation dans la requête sur le réaménagement de la rue Barbès !

Monsieur Kévin CORTES
7ème Adjoint – Chargé de la Sécurité, de la Lutte contre les nuisances, des Anciens combattants et des Relations avec les autorités de Défense.

Comme on l’a répété, depuis le mois d’octobre, tout le projet a été exposé, présenté . Je pense qu’on a bien expliqué ce qu’on voulait faire et où on voulait en venir Euh je suis désolé de vous dire et effectivement dans le calme et la sérénité, qu’il y a de nombreuses incohérences et de fausses informations dans votre démonstration.

Peut être que nous pourrons en parler ensemble parce que peut être que vous n’avez pas saisi tous les tenants et aboutissants du projet mais clairement ce n’est pas l’objet de la délibération d’aujourd’hui. Vous dire qu’on a travaillé quand même de nombreux mois avec des experts et des techniciens, alors, certes, autres que vous, donc forcément on n’a pas forcément les mêmes avis à l’arrivée j’crois qu’on a bien fait de travailler avec ces gens là !

Le budget vous le savez ne sont pas extensible et c’est la raison pour laquelle nous n’intervenons pas sur la rue Larmeroux et ça aussi on a eu l’occasion de l’expliquer à maintes reprises, ce qui n’empêche pas que c’est un projet global et que la rue Larmeroux fera l’objet d’un traitement dans les prochaines années alors voilà finalement .. Que dire, Vous avez vos avis alors  ; visiblement je constate que la participation des Vanvéens sur la plateforme participation locale vos avis sont relativement minoritaires ; on peut dire clairement minoritaires (NDLR : C’est tout sauf flagrant ) on les prends comme tels, moi ce que je vous invite à faire c’est de faire part de ces avis sur la plateforme, nous en tirerons les conséquences le moment venu comme l’ensemble des avis des Vanvéens.

Monsieur Pascal Vertanessian

Je voulais quand même appuyer cette dernière partie, je voulais parler que de ça, les réunions publiques je ne crois pas vous avoir vu ou alors j’étais occupé ou il n’y avait pas de micro ce jour là et sur la plateforme participative j’ai vu effectivement beaucoup de remarques, mais je n’ai pas encore vu les vôtres alors vous propose de dire tout ça, et les gens qui travaillent sur ce dossier, parce que vous n’ignorez pas non plus que c’est une compétence de GPSO donc on travaille avec GPSO sur ce projet nous ne manquerons pas de regarder vos remarques que vous aurez faits et qu’on pourra cette fois travailler autrement que pour une présentation théâtrale .

Monsieur Le Maire

Je voudrais tout de même rajouter que je tenais à remercier les collègues qui ont quand même beaucoup mouillé la chemise sur un projet que je leur ai transmis en début de mandature et qui n’est pas un des projets les plus simples qu’on a activé déjà depuis de nombreuses années.

On a eu des discussions avec le département des Hauts-de-Seine et j’ai une pensée pour Patrick Devedjan avec lequel on avait négocié ce projet qui en contrepartie donc nous avait alloué une compensation financière pour des aménagements. Il s’avère que vous le savez tous cet axe, la rue Marcheron est l’axe le plus fréquenté par les automobiles dans notre commune, j’ai pas les chiffres exacts des passages mais c’est assez considérables, donc ce qui veut dire que c’est une circulation de transit aussi assez exceptionnelle et, ça n’est pas simple de comparer avec la rue Sadi Carnot ( NDLR le maire fait référence à une incise que j’ai ajoutée lors du Conseil à mon texte ci joint mai rappelant au Maire qu’il avait eu en son temps le courage de supprimer les feux du carrefour du 8 mai 45 ( face à l'église sur le Plateau))
je pense pas que je puisse traiter la rue Marcheron comme on l’a fait avec la zone de rencontre rue Sadi Carnot et ce n’est pas une question de date mais c’est une question de réalité et qui est totalement différente : ce sont deux axes qui n’ont rien à voir les uns avec les autres …

On a suivi effectivement l’évolution des discussions j’ai vraiment assisté et j’crosi qu’on a vraiment joué le jeu de la discussion de la concertation, qu’on a perdu .. pas perdu. qu’on a consacré du temps à cette réflexion … elle est pas simple franchement et honnêtement l’idée du sens unique a vraiment été étudiée que ce soit par la rue de la République etc. mais on s’est heurté à chaque fois à des difficultés vraiment certaines donc voilà y a un moment ou il faut malgré tout être réalistes,Sur un projet comme ça on n’est pas non plus seuls parce que c’est un axe très très circulé ça veut dire que ça induit des conséquences non seulement au sein du territoire communal mais aussi des territoires des communes voisine, donc le résultat est certainement un résultat qui s’approche plus d’un compromis que simplement un résultat qui ne serait que la vision égoïste de la collectivité elle-même repliée sur elle-même sans tenir compte de ce qui se passe donc voilà, la circulation de vélos faisait aussi partie d e notre souhait mais après, voilà , donc moi , on a validé le fait q et ceux qui ont travaillé sur le projet en sont convenu aussi le fait qu’il fallait plutôt explorer la voie de l’itinéraire bis l’itinéraire vert par la rue Aristide Briand même s’il y a 50 mètres à 5 ou 6 % à faire en vélo voilà sachant que pour pour les plus musclés c’est pas grand-chose et pour les moins musclés, ils ont maintenant l’assistance électrique donc on se dit que celui qui veut vraiment prendre soin de lui et être prudent n’aura pas de difficulté la rue Aristide Briand pour éviter de se coltiner la rue Marcheron et ensuite il peut poursuivre sure Aristide Briand, Coche, Victor Basch remonté après jusqu’à Bleuzen effectivement… ça fait déjà les deux-tiers du parcours Bleuzen Marcheron.

Ça n’est pas idéal mais la ville on n’est pas en train de la dessiner, la ville elle existe déjà avec ses aspects positifs et négatifs et c’est vrai qu’on change d’époque depuis déjà quelques années et c’est pas simple de passer du tout voiture aux mobilités douces, de faire du passé table rase voilà parce que c’est une période de mutation c’est pas une période ou l’existant et le passé ont complètement disparus… il y a quand même encore des personnes qui n’ont pas accès obligatoirement facilement aux transports en commun, il y a quand même encore des chantiers en cours dans ce domaine..  il y a une évolution qui est en cours…

Voilà effectivement ce n’est peut être pas idéal, je pense que ce sera une belle étape de faite par rapport à tous les Vanvéens qui utilisent ce parcours de façon quotidienne et j’pense que le confort déjà pour les piétons les circulations douces sera quand même amélioré, au delà du confort, la sécurité puisque c’était aussi un des aspects qui était souvent mis en avant ; les trottoirs sont pas très larges pas très protégés et y a pas mal d’enfants qui circulent sur les trottoirs de la rue Marcheron donc voilà c’est probablement pas une fin en soi, il y aura d’autres évolutions peut être d’autres pratiques et puis au moment de la mise en service de la gare du grand Paris express peut être que les choses vont aussi évoluer et changer.

C’était vraiment un dossier complexe et je me réjouis de voir que globalement tous ceux qui ont participé aux travaux que ce soit dans les conseils de quartier que ce soit dans les réunions publiques qui ont été organisées sont d’accord pour reconnaître qu’il y a quand même une belle avancée sur le traitement, le projet de traitement de cet axe Marcheron évidemment personne n’est grimpé aux rideaux en disant c’est merveilleux c’est fabuleux vous avez trouvé un truc sensationnel parce que voilà il n’y a pas non plus comme on le dit souvent de recette magique. Et je remercie tout ceux qui ont participé et je veux dire que si j’ai confié un peu se cadeau empoisonné je leur en suis reconnaissant parce que je trouve qu’ils ont quand même avancé de façon concrète et maintenant on va effectivement, après encore quelques rectifications, ou modifications apportées avec la concertation en cours sur la plate-forme numérique, peut être apporter encore quelques modifications , quelques améliorations, mais on va entrer dans la phase d’exécution et j’avoue qu’à des moments je m’en suis un peu désespéré parce que je voyais pas trop les choses avancer mais c’était la complexité qui faisait que  malheureusement on avançait pas aussi vite que je l’aurais souhaité. Merci encore à ceux qui en sont les acteurs.

Commentaire du Coll'Vert

Le long développement de Bernard Gauducheau donne une bonne idée des forces en présence et de la difficulté qu’il a rencontrésur cette affaire coincé entre l’enjeu et la trouille de bouger les lignes.

La pression de son ami JD Berger, sans aucun doute bien relayée par Kevin Cortès qui travaille avec lui à la Région , n’a pas dû être mince. Ce qui est dommage c’est qu’au delà du manque d’audace – dont Bernard Gauducheau a bien conscience – ils aient pris l’attache d’un bureau d’études routier qui sait sans doute poser des bordure et couler des enrobés mais est incompétent en matière de circulation comme le sont malheureusement aussi les techniciens de GPSO.