Courriers et contributions

Commémorations du 5 décembre : 2 élus du groupe écologiste et social s’expriment

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Après les commémorations du 5 décembre dernier à l'occasion de la Journée nationale d’hommage aux Morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, deux élus du groupe ont souhaité s'exprimer :

Se souvenir pour re-construire la paix - Le témoignage d'Aurélie Zaluski

Date discutée, motifs de commémoration contestés, que c’est dur de savoir qui l’on est quand on ne se sent pas fiers de tout ce qu’on a fait !

Comprendre, décrire, expliquer, honnêtement car les faits sont têtus mais les récits peuvent y mettre du sens. Parce que ce jour à Vanves, nous étions réunis pour ne glorifier ni les passions meurtrières, ni les récits qui voudraient les légitimer mais pour redire l’importance de construire avec patience et complexité l’histoire de nos pays et de notre pays, pour faire, peut- être un jour la paix.

Se souvenir des morts, c’est aussi donner leur place aux vivants. Ainsi, nous ne pouvons que nous réjouir que des enfants soient associés à ces moments.

Un choix de date qui n’est pas neutre - La réaction de Pierre Toulouse

“Même s’il est sans doute utile, à défaut d’autres formes de manifestations, de commémorer la fin des conflits dans lesquels notre pays a été engagé, encore faut-il faire attention aux symboles.

La date du 5 décembre a été choisie par Jacques Chirac pour satisfaire notamment la demande de certains militaires outrés que l’on célèbre la défaite de l’armée française consacrée par le cessez-le-feu du 19 mars 1962.

Même si de très nombreuses victimes sont à déplorer après le 19 mars 1962 (en particulier chez les Français d’Algérie et les Harkis), cette date, plébiscitée à l’époque, marque bien la décision politique de mettre fin à la guerre et par conséquent, à la colonisation de l’Algérie. Rendre hommage aux soldats morts est une façon de saluer l’armée ; rendre hommage à la décision de mettre fin à la colonisation est un symbole beaucoup plus fort qui, au-delà du respect dû à toutes les victimes de cette guerre, interroge sur le rôle qu’on a fait jouer aux armées pour tenter de maintenir ce fait colonial. Cette interrogation est aujourd’hui encore au cœur de l’actualité.

C’est pour cette raison que je n’ai pas souhaité m’associer à cette cérémonie.”