La libération de la parole des victimes fait son œuvre, la société entrevoit que les violences sexuelles faites aux enfants ne sont pas un phénomène marginal. Les chiffres sont vertigineux : 1 enfant sur 5 serait victime d’une agression sexuelle avant l’âge de 18 ans. 1 fille sur 4, 1 garçon sur 10. Les classes sociales, les lieux de vie ne sont pas des critères, ces situations existent à Vanves, derrière les murs des maisons et des appartements.
La prévention des violences sexuelles n’est pas une affaire privée. Il appartient aux pouvoirs publics, dès la petite enfance, de protéger les enfants. La prévention des violences sexuelles passe par une formation des professionnels de la petite enfance, de l’éducation et de la santé afin de sensibiliser les petits dès leurs premières années de vie en collectivité, en travaillant sur des notions de base : le respect du corps, l’intimité, le droit de dire non à un adulte, la lutte contre la culture du secret, les réflexes de défense, ou encore la non culpabilité des victimes.
Dans ce cadre, il apparaît important d’envisager une formation dédiée du personnel municipal afin que la sensibilisation commence dès la petite enfance. Avoir des agents formés sur ces questions, encore souvent éludées parce que considérées du ressort des services spécialisés, permettrait d’avoir des actions de sensibilisations adaptées à l’âge des enfants.
La PMI est un acteur important de la prévention et du dépistage mais, malheureusement les aléas de la crise et des choix départementaux fragilisent grandement son accès et le champ d’intervention de ses professionnels.
Former les agents permettrait ensuite de proposer et porter des actions de sensibilisation par différents professionnels dans différents lieux : infirmière scolaire (qui en réalise déjà), animateurs-trices, animateurs sportifs et agents socio-culturels, assurant ainsi une cohérence dans l’accueil des enfants.
Ainsi, nous souhaiterions savoir – au-delà des programmes de prévention des violences et du harcèlement déployés en école primaire – s’il était envisageable de mettre en œuvre à court terme ce type de formation des agents, et si en parallèle, il serait possible de créer un groupe de travail, incluant des élus minoritaires, chargé de faire des propositions pour mener des actions transversales de prévention et de mise en relation des victimes avec les structures spécialisées.